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La place de l’agriculture dans le cycle de l’eau

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Retour sur la conférence du 30 janvier 2024.

L’eau est un sujet au centre des préoccupations et particulièrement dans le contexte agricole actuel. Une conférence a été organisée sur la place de l’agriculture dans le cycle de l’eau le 30 janvier à Caraman avec les interventions de deux spécialistes, Laurent Denise, climatologue, et Sarah Singla, agronome, pour apporter des pistes de réflexion sur le sujet.

 

Plus de 150 personnes ont répondu présentes à cette conférence organisée à l’initiative du groupe 30.000 du Lauragais qui rassemble treize exploitations en grandes cultures ou polyculture élevage sur le secteur de Revel. Ce collectif d’agriculteurs financé en partie par l’Agence de l’Eau et animé par la Chambre travaille sur de nombreuses thématiques en lien avec la réduction des produits phytosanitaires. L’eau étant un facteur de plus en plus limitant dans l’agriculture, les agriculteurs souhaitaient lors de cet évènement, mener une réflexion avec l’ensemble des acteurs du territoire (agriculteurs, acteurs locaux, financeurs, collectivités…) ;

Pour aborder ce sujet complexe, deux intervenants ont été conviés : Laurent Denise un scientifique et chercheur indépendant qui travaille sur l’hydrologie, la climatologie et la météorologie et Sarah Singla ingénieure agronome et agricultrice, spécialisée dans l’agronomie et l’agriculture de conservation des sols.

Créer des microclimats à échelle locale
Laurent Denise, a fait part durant son intervention de l’importance de créer des microclimats à échelle locale. Selon lui, il faut faire des réserves d’eau pour avoir en permanence une couverture végétale des sols et cela amènera ainsi de la pluie grâce à l’évapotranspiration du végétal permettant le maintien du cycle de l’eau (2/3 des précipitations proviennent de l’évapotranspiration). Il prend comme référence la forêt et l’oppose avec le désert. L’été est la période la plus cruciale car la France est de moins en moins verte, entrainant une baisse des précipitations et des températures élevées. La solution pour lui est de retenir les précipitations d’hiver au moyen de retenues collinaires, lacs, digue et diguette, pour éviter ainsi les inondations et permettre de stocker l’eau sans la perdre dans les mers et d’irriguer ensuite pour permettre d’avoir toujours du végétal en place !

 

Laurent Denise et Sarah Singla

 

De l’importance de la couverture végétale
Sarah Singla, a appuyé le discours de Laurent Denise par des éléments agronomiques. Elle a abordé différentes problématiques pour faire émerger des idées concrètes applicables aux champs. Elle a notamment insisté sur l’importance de la couverture végétale à intégrer dans les rotations des cultures, en se fixant des objectifs réalistes et atteignables. Lorsque le sol est nu, il y a plus de risque d’érosion et de formation de croute de battance. Il faut aussi prendre en compte le sol, en effet on perd régulièrement une quantité de sol fertile lorsque nous passons des outils par temps secs (la poussière que l’on voit) mais elle nous fait réaliser aussi l’impact des machines avec la formation de semelles de labour ou des semelles causées par des outils de techniques culturales simplifiés ou encore des semelles de compaction. Elle insiste sur le fait que l’agriculteur a un impact positif sur le sol du moment que la matière organique de ce dernier augmente, on améliore ainsi le capital sol.

Ces conférenciers ont permis d’ouvrir la discussion entre acteurs politiques de l’eau et agriculteurs pour essayer de mener des réflexions et à terme trouver des solutions ; notamment sur les bénéfices et risques de faire des réserves d’eau à échelle locale.

Ces riches échanges se sont conclus par un apéritif convivial où de nombreuses discussions sur ces sujets ont continué à émerger.

 

Intervention de Laurent Denise en vidéo : ICI