Etude ClimAgri® : quel avenir pour l’agriculture régionale ?
Aujourd’hui, l’agriculture en Occitanie émet 11,8 Mteq CO2 de gaz à effet de serre (émissions directes et indirectes), ce qui correspond à 30% des émissions régionales totales. Ramenées à l’hectare, les émissions sont 35% inférieures à la moyenne nationale, ce qui est principalement dû à la moindre utilisation d’engrais azoté et à la présence d’élevages plus extensifs. En complément, l’agriculture en Occitanie stocke chaque année +1.6 Mteq CO2 dans les sols.
De même pour l’énergie, la région Occitanie a une consommation, ramenée à l’hectare, 25% inférieure à la moyenne nationale (1115 KTEP). En parallèle, le potentiel nourricier de la région, c’est-à-dire la population que peut nourrir la production agricole, est positif : l’Occitanie peut en effet satisfaire les besoins de 1,5 fois sa population en énergie et 1,3 fois en protéines.
A partir de ce diagnostic, 4 scenarii d’évolution de l’agriculture à l’horizon 2050 ont été proposés (tableau scenarii).
Focus sur le scenario 4 :
Pour mettre en œuvre ce scenario, il sera nécessaire de sécuriser et développer l’irrigation, de développer l’agriculture de conservation des sols, de favoriser les systèmes 3 cultures en 2 ans, d’optimiser la gestion des prairies, de développer l’agriculture biologique et les SIQO, de développer les énergies renouvelables et de développer les circuits de proximité.
Il s’agit d’un véritable challenge pour l’agriculture régionale, mais au regard des évolutions du climat, de l’opinion publique et des politiques, ce scenario semble être le meilleur compromis pour nos productions. Il permet en effet de conserver un niveau de production agricole dynamique sur l’ensemble des territoires de la région à l’horizon 2050. En parallèle, ce scenario répond aux enjeux environnementaux et climatiques grâce à des choix d’évolutions de pratiques fort, rendant l’agriculture performante en termes de réductions de consommations d’énergie, d’émissions de GES et de stockage de carbone. Enfin, contrairement aux autres scenarii, celui-ci permet d’avoir un effet significatif sur l’emploi agricole dans les territoires.